Test Kanto YU2 : Petites enceintes de bureau mais grande dans leur cœur, page 3

Le son

Avant toute chose, on va parler des sources audio. Les YU2 disposent d’une entrée numérique en USB et le décodeur propose une restitution de 48 kHz maximum en 16 bits. Ce qui aujourd’hui n’est vraiment pas énorme, se faisant même poser la question de : est-il vraiment utile ? Les performances des décodeurs audio des cartes-mères actuels, en supposant bien sûr que l’on parle d’une utilisation avec un PC fixe moyen de gamme, écrasent sur le papier les performances du décodeur USB des enceintes.

Et dans les faits, c’est assez vrai. Le choc n’est pas non plus titanesque, utiliser un petit DAC USB externe même entrée de gamme comme notre iFi Audio Uno apportera encore plus de matières et de sensibilité au rendu, mais il était tout de même assez important de ne pas spécialement se ruer vers le DAC intégré aux enceintes et vraiment d’aller les essayer avec la carte son intégrée de votre PC. Enfin, sachez que les YU2 prendront en priorité l’entrée USB sur l’entrée jack et qu’il n’y a pas moyen de sélectionner manuellement la source.

Passés ces détails, nous avons donc dans notre cas utilisé principalement la puce Realtek ALC 1200 de la carte-mère du PC de test (Gigabyte B550 Aorus Pro V2) et un peu avec notre iFi Uno. On ne dira pas que nous n’avons pas été surpris par le rendu des ‘’basses’’ et des graves sur ces YU2, mais un peu quand même. Avec un woofer de seulement 3 pouces de diamètre et une réponse en fréquence démarrant à 80 Hz, forcément cela ne va pas donner dans le boum-boum.

Mais si on s’attendait en conséquence à un creux dans les graves et à une certaine froideur du son, on note finalement que la restitution des fréquences graves offre une bonne présence, avec une assise et une profondeur vraiment confortable mais surtout plus prononcée qu’on ne l’aurait imaginée, et c’est tant mieux. Attention, c’est toujours au regard du gabarit des enceintes.

De fait, l’écoute de proximité, apriori ce à quoi sont destinées ces YU2, se révèle être plutôt riche et surtout équilibrée entre les différences gammes de fréquences. Les tweeters à dôme en soie, aussi petits soient-ils, se montre réactifs et surtout donnent dans la précision.

L’audiophilie n’est pas ici ni l’effet recherché ni l’effet à rechercher de toute manière quand on reste sur cette gamme de prix et surtout sur ce gabarit, mais pour autant les YU2 offrent une restitution avec pas mal de bonne volonté et un remplissage satisfaisant, notamment avec des graves qui ont une certaine présence mais sans sensation d’envahissement et des timbres de voix limpides. Un rendu plutôt tiède, qui ne fait ni dans la rondeur ni dans la froideur, bref un équilibre vraiment intéressant sans signature sonore trop prononcée, permettant ainsi la bonne satisfaction de la majorité des utilisateurs avec une capacité à piloter tout style de musique avec beaucoup d’aisance.

Reste que si l’encombrement n’est pas une problématique pour vous, alors il est peut-être intéressant d’aller jeter un œil sur d’autres produits pour obtenir un rendu sonore qui puisse gagner en hauteur et en largeur. Chez le même constructeur, il y a également les enceintes YU, certes difficilement trouvables en France à l’heure où nous écrivons ces lignes, mais qui ont un gabarit légèrement plus gros et avec une seule entrée analogique (en RCA cette fois) pour plusieurs dizaines d’euros de plus.

Enfin, bien qu’on suppose que les YU2 sont des enceintes à installer sur un bureau et donc apriori à portée de main, il est dommage, même si cela gâcherait un peu leur design on le conçoit, de ne pas retrouver le potentiomètre de réglage du volume à l’avant ou pourquoi pas sur le côté.