TUTORIAL : BIOS MOD pour cartes graphiques Maxwell II (GTX950 - 960 - 970 - 980 - 980Ti - Titan X)
Introduction
Les cartes graphiques Maxwell II sont sorties entre 2014 et 2015. Elles sont toujours d’excellentes cartes, et comme vous le savez, l’overclocking permet de libérer toutes leurs performances. Leurs fréquences de base assez basses leur permettent de montrer des performances très honorables une fois débridées.
L’overclocking classique qui consiste à utiliser un logiciel qui modifie les fréquences GPU, vRAM ainsi que la tension GPU, par l’intermédiaire du driver sous Windows fonctionne jusqu’à un certain point. On se retrouve vite bloqué, comme confronté à un mur qui empêche d’aller plus loin. On peut penser qu’on a atteint la limite du matériel, et bien non ! Comme nous allons le voir, pour tirer entièrement parti de cette architecture et libérer la cavalerie, on doit modder le bios pour faire sauter quelques verrous.
Ce tuto s’adresse à ceux qui souhaitent mettre les mains dans le camboui pour maximiser les performances de leur carte Maxwell II.
Personnellement j’ai fait le choix d’aller en ce sens car ma carte a quelques années maintenant, et mon système est surtout GPU limited. Je me suis renseigné sur la technique, en farfouillant à travers le web, pour en extraire le plus possible d’informations. Je vous propose ce tuto, en utilisant un mode de présentation différent ce que qui se trouve habituellement sur le web. Par constatation de ce que je n’avais pas compris au départ, je l’ai construit de façon « éducative », afin de le rendre accessible au plus grand nombre.
L’overclocking est une science, tester du matériel c’est modifier des paramètres et observer les résultats obtenus. La démarche est de modifier qu’un seul paramètre à la fois et d’observer le résultat obtenu. Lorsqu’il y a un problème, il faut toujours y penser : Je modifie un paramètre, est ce que cela apporte quelque chose ?
Nous verrons dans un premier temps quels sont les verrous et pourquoi ils bloquent l’overclocking par logiciel. Nous entrerons un peu dans les détails afin de comprendre quels sont les principes de base du fonctionnement de ces cartes. Cette vue d’ensemble permet de mieux appréhender et résoudre les éventuels soucis rencontrés par la modification d’un bios de carte graphique, appelé simplement bios dans ce sujet.
Nous détaillerons les fonctions offertes par le logiciel de modification du bios. Cela pour comprendre ce que l’on peut modifier, et comment cela agit sur le fonctionnement de la carte. Nous verrons aussi ce qu’il ne faut pas faire. Et simplement, ce qu’on peut faire, et dans quelles limites.
Enfin je montrerai l’exemple de ma carte graphique avec quelques bench pour évaluer le gain obtenu.
Partie 1 : Les verrous
La tension du GPU (vGPU) :
Les cartes sont construites autour d’un système de boost qui ajuste la tension du core en fonction de la fréquence du GPU. La tension appliquée reste dans un range qui fait « tenir » la fréquence correspondante. Si la tension était trop faible, le GPU planterait, si elle était trop forte, il chaufferait inutilement. Le range de tension augmente quand la fréquence augmente. Ainsi quand le GPU est sollicité, la carte envoie du jus pour l’alimenter et atteindre la fréquence de boost. Par exemple : Si je booste à 1200 MHz, une tension correspondante est utilisée, vGPU=1.100V, dans un range de 1.075 à 1.150V. Tout ceci est défini dans le bios sous forme d’une table et fonctionne de façon automatique. Ce fonctionnement interagit avec d’autres paramètres que nous verrons plus bas.
Le problème quand on overclocke avec un logiciel de type Afterburner, on augmente la fréquence du GPU, mais la tension appliquée n’augmente pas. Si je booste à 1200Mhz et que la tension est à 1.100V, tout va bien. Si je monte le core à 1400Mhz, la tension ne monte pas ! Au mieux elle reste à 1.100V, au pire, et même très souvent, elle diminue ! Et le GPU va vite planter, car il est sous-alimenté. Nous verrons cela plus en détail.
Oui mais : souvent la carte peut aller jusqu’à 1.26, 1.30 et même plus si on change de refroidissement.
Mais alors on applique +0.05V via Afterburner et pi ça y va ? Eh bien non, la plupart des cartes Maxwell sont bridées de ce côté-là. On ne peut pas modifier la tension via un logiciel. Nous verrons comment y parvenir via le mod. Pour celles qui le peuvent, on peut en effet appliquer un offset de tension, mais on sera bloqué par les paramètres qui suivent :
Le TDP (Thermal Design Power) :
TDP : Puissance à dissiper via un système de refroidissement.
Le TDP est inscrit dans le bios de la carte graphique, il est défini par Nvidia ou par le partenaire.
Le TDP choisi par Nvidia est adapté pour que le refroidissement de référence fasse le job. Certains partenaires installent des refroidissements plus performants, ils inscrivent alors dans le bios, un TDP personnalisé. Le but est que le système de refroidissement installé dissipe les Watts produit par le GPU sous forme de chaleur. Si la puissance à dissiper dépasse la valeur du TDP, la carte throttle pour éviter une surchauffe, la fréquence et le vGPU chute alors pour repasser dans les specs.
Tip : Après tout si le TDP de ma carte est de 150W et que j’installe un rad qui peut dissiper 250W, je peux changer la valeur du TDP dans le bios, pour ne plus être bloqué par cette valeur.
Le Power Limit :
Limite de puissance consommée par la carte = Input Power, puissance en entrée.
La puissance consommée par la carte provient de plusieurs facteurs (par ordre décroissant) :
- Le vGPU (+10% voltage = +25 à 30% Input Power)
- La fréquence GPU (+10% Fréquence = +10% Input Power)
- La fréquence de la vRAM (Augmente dans une moindre mesure, sur la mienne 1% pour 100Mhz sur le TDP affiché par Furmark)
Une limite de puissance est inscrite dans le bios, quand cette limite est atteinte, la carte throttle.
La puissance électrique nécessaire au fonctionnement est fournie par :
- Les rails PCI-express 6 ou 8 pins
- Le port PCI-express
Des limites de puissance fournies par chaque partie sont inscrites dans le bios, on peut les modifier, nous verrons dans quelles limites. On voit rapidement que si on augmente la fréquence GPU, le vGPU aussi la fréquence vRAM, on va exploser l’Input Power et donc la chaleur à dissiper. Il est préférable de changer le système de refroidissement si celui-ci ne permet pas de garder le GPU au frais (<80°C).
La température est l’ennemi de l’overclocker, c’est toujours mieux de refroidir au maximum pour obtenir le meilleur résultat.
La Temperature limite (Temp Target) :
C’est la valeur de température que la carte ne doit pas dépasser. Si la température cible est atteinte, la carte throttle en Mhz et en Volts.
Changer le refroidissement :
J’ai opté pour un Artic Accelero Twin Turbo III (Merci voodoospirit), dont le niveau sonore à plein régime n’est pas supérieur aux autres ventilateurs de ma config. Il est moche, certes, mais sa capacité de dissipation est de 250W. Et c’était le seul dont j’étais sûr de la compatibilité. Il dispose d’une backplate en aluminium, énorme, avec des ailettes, elle refroidit l’arrière de la carte via des pads thermiques.
Par contre quand j’ai vu la base du rad… et bien… comment dire… il était plein de striures d’usinage assez profondes que l’on sentait bien en passant l’ongle... Je l’ai donc poncé du 600 au 3000 et fini au polish :
Je lui ai ensuite collé de la kryaunaut, il faut partir dans les meilleures conditions !
Avertissement / Choses importantes
FLASHER UNE CARTE GRAPHIQUE N’EST PAS SANS RISQUE. VOUS FAITES LES MANIPULATIONS AUX RISQUES ET AUX PERILS DE VOTRE MATERIEL ET DE VOTRE BOURSE. OVERLCLOCKER AU DELA DES LIMITES PREVUES PAR LE FABRIQUANT PRESENTE AUSSI UN RISQUE ET UNE ANNULATION DE GARANTIE, IL FAUT EN ETRE CONSCIENT.
Mais pour que les choses se passent le mieux possible il est préférable de :
- D’éviter de le faire sur une carte encore garantie (quoiqu’une GTX9XX, encore garantie…)
- Il vaut mieux modifier le bios de votre carte plutôt que de télécharger un bios moddé tout fait sur internet. Chaque GPU est différent, des paramètres pour un modèle ne s’appliqueront pas forcément pour un autre, même si c’est le même modèle. De plus certaines cartes se ressemblent beaucoup au niveau du layout, mais ne sont pas forcément de la même révision.
- Ne pas dépasser 1.24V et surveiller la température du GPU. En fonction du système de refroidissement on pourra monter le vGPU, mais bien garder à l’idée que les VRM aussi sont sollicités, il faut d’ailleurs vérifier si elles sont équipées d’un radiateur, sinon on peut rajouter dessus des mini rad prévus pour la vRAM.
- Avoir une carte de secours en cas de mauvais flash. Avant de commencer tout ça, j’ai passé quelques soirées à essayer de créer une clé USB bootable qui me flasherait le bios d’origine en aveugle au cas où il y aurait un problème : c’est impossible. Les versions DOS de nvflash pour maxwell ne fonctionnent pas au Boot, elles sont conçues pour l’invite de commande CMD de Windows. J’ai mis la procédure pour flasher avec une carte de secours.
- Si ça peut vous rassurer, j’ai flashé ma carte 32 fois sans aucun souci…
Tip : Avant de vous lancer vous pouvez avoir un ordre d’idée de la qualité de votre carte et donc de son potentiel d’overclocking. GPUz permet de calculer l’ASIC. Cette donnée exprimée en pourcentage, informe du potentiel de la carte : moins elle consomme pour booster à telle fréquence, plus l’ASIC sera élevé. Faites le test. (Onglet Advanced et dérouler General). Pour info ma carte obtient un score de 75.3%, c’est-à-dire que la qualité ASIC est 75% supérieure aux GPU similaires de la base de GPUz.
Remarque : durant le tutorial, j’utiliserai les valeurs que j’ai obtenues avec ma carte en guise d’exemple. A adapter selon vos résultats.
Partie 2 : Le principe
Avant toute chose :
Pour obtenir le maximum de la carte, il faut paramétrer le driver en performances maximales : Panneau de configuration nVidia : paramètres 3D, Gérer les paramètres 3D, mode de gestion de l’alimentation, privilégier les performances maximales. J’ai fait le test avec un OC limite, ça crashe direct quand on repasse en Adaptif. Ce paramètre du driver affecte la façon dont le GPU est alimenté.
Ensuite, il est nécessaire d’overclocker la carte à son maximum stable avec un logiciel tel que MSI Afterburner ou équivalent. On peut tester la stabilité avec Furmark qui utilise beaucoup d’Input Power et d’autres applications gourmandes en ressources graphiques (Unigine Valley, Heaven, Superposition…). On peut aussi utiliser des jeux, si ceux-ci sont assez gourmands. On note la fréquence vGPU atteinte, la fréquence vRAM et le Voltage en Load du GPU (donné par MSI AB).
Sur ma carte, avec le refroidissement d’origine, j’ai obtenu sous MSI AB, en overclock maximal stable :
+212 MHz sur le GPU (Stock = 1215Mhz)
+721 sur la RAM (Stock = 3506Mhz)
Le voltage en load = 1087-1100mV (Stock = 1110-1111mV)
Les fréquences observées sous MSI AB sont :
1379 à 1391Mhz pour le GPU
4228Mhz pour la vRAM
Et là on remarque déjà un souci !
1215 + 212 = 1427. Pourquoi ai-je donc entre 1379 et 1391MHz ???
On voit que le voltage en OC est plus faible que @Stock. En fait une limite a été atteinte dans un des verrous vus plus haut, à priori on ne sait pas lequel. La carte applique 1427Mhz, mais comme une des limites est atteinte, la carte throttle : elle applique une tension plus basse et une fréquence plus basse pour repasser sous la limite.
Sous Furmark, la température atteint 79°C et ne monte pas plus haut. On verra plus tard en ouvrant le bios que la limite sur Maxwell II est de 79.53°C ce qui oblige la carte à rester sous les 80°C.
Quand la température cible de 79.53°C est atteinte, la fréquence diminue ainsi que le vGPU. C’est simple à observer, il suffit de lancer Furmark et d’observer les valeurs de fréquence et vGPU sous MSI AB.
Le principe de base du BIOS MOD
1) On extrait le bios de la carte avec GPUz
2) On le modifie
3) On flashe le bios moddé avec nvflash
Les outils nécessaires
GPUz :
https://www.techpowerup.com/gpuz/
Maxwell Bios Tweaker 1.36 :
https://www.techpowerup.com/download/maxwell-ii-bios-tweaker/
nvflash 5.218 (meilleure version pour Maxwell II selon Overclock.net) : https://www.overclock.net/attachments/41789
Partie 3 : On commence !
1) Extraire le BIOS de la carte :
Avec GPUz, il suffit de cliquer sur la flèche encadrée, située sous le logo Nvidia. L’écran clignote plusieurs fois puis une fenêtre s’ouvre demandant de sauver le fichier .rom
Une fois le bios extrait de la carte on le sauvegarde précieusement quelque part, le mieux : sur deux supports différents. En cas de gros souci c’est celui-ci qu’il faudra flasher.
2) Modification du BIOS : MAXWELL BIOS TWEAKER (MBT) :
On ouvre le fichier .rom extrait avec MBT
Attention : éviter au maximum de scroller, on peut modifier des valeurs sans s’en rendre compte.
L’interface est classée en 5 onglets :
Common :
L’onglet Common Présente des fonctions de base :
Dans cette section, on va modifier la Boost Clock (1) et entrer la fréquence max de boost obtenue lors de notre overclocking via le logiciel. Dans la case Memory Clock (2) On entre la fréquence vRAM obtenue.
Règles à respecter :
- Prendre une valeur proche, dans la boost table noté avec la décimale (voir onglet Boost Table). Noter une valeur de fréquence GPU qui se trouve entre deux crans de la Boost Table n’est pas recommandé. Attention la décimale utilisée est la virgule « , ».
- Ici j’ai volontairement mis une valeur plus basse pour la vRAM, je peux toujours ajuster avec MSI AB. La valeur finale sera entrée une fois tous les tests réalisés. Ceci est recommandé comme une marge de sécurité. Quand on monte le GPU, la carte chauffe, et quelque fois la vRAM provoque des artefacts qu’elle n’avait pas à des fréquences plus basses. On peut penser à tort que cela vient du GPU : ne toujours modifier qu’un paramètre à la fois !
- On peut voir que la partie Boost Limit est déverrouillée, nous verrons plus tard pourquoi.
- La température limite est Temp Target : Avec un système de refroidissement performant, inutile d’y toucher, on ne l’atteint pas. Si on est limite, pour éviter un throttle, on peut l’augmenter un peu. Personnellement je n’y ai pas touché.
La section du bas correspond à la gestion des ventilateurs. Indispensable si on modifie le système de refroidissement, j’y reviendrai.
Voltage Table :
Ces modifications visent à débloquer le voltage max :
Pour ce faire il faut augmenter le premier curseur, qui correspond au voltage MAX.
Il n’est pas conseillé de dépasser 1.281V (1281mV) et de surveiller la température du GPU en load.
Sachez que la sonde ne sait pas mesurer plus de 1275mV, à partir de cette valeur on ne sait plus quel voltage est appliqué (d’après source OC.net)
Certaines cartes sont verrouillées en hardware, la mienne est bloquée à 1212mV, pas de risque alors de monter ces curseurs. Une valeur à 1281mV vous permettra de savoir directement si votre carte est hardlockée ou pas. Les GTX de référence sont bloquées à 1265mV.
Lorsque la case fixed voltage est grisée, cela signifie que la tension du GPU n’est pas contrôlable par les logiciels d’overclocking. On va devoir donc adapter celui-ci dans la Voltage Table afin qu’il colle avec la fréquence qu’on aura trouvé en OC maximum.
- On met les 5 curseurs de droite à la valeur maxi choisi du premier curseur.
Pour les deux curseurs de gauches qui sont sous le max :
- Pour le second de gauche je me suis mis environ à la valeur max hardlockée de ma carte. (overvoltage mini-maxi sous logiciel) : 1218.8mV
- Pour le troisième de gauche juste en dessous du MAX (premier curseur). (régulateur externe) : 1268.8mV
Dessous on a tous les crans de tension qui correspondent aux crans de la Boost Table :
De CLK 0.. à CLK74, nous avons chaque cran de tension pour chaque niveau de fréquence au même CLK dans la Boost Table. (voir plus bas pour la Boost Table)
Le cran tout seul, tout en bas :
Tension de la vRAM, certains ont reporté une amélioration de l’overclocking de la vRAM, je n’ai pas constaté ceci. (Voir les specs de vos puces mémoire, à voir selon la tension maxi admissible)
Power Table :
Ici on débloque les verrous sur la consommation de la carte :
La première partie :
correspond au TDP Max de la carte. Avec un système de refroidissement adapté, aucun souci à l’augmenter. La carte chauffera et produira une puissance à dissiper en fonction de ce qu’elle consommera. Sur certaines cartes avec des refroidissement custom les valeurs sont même beaucoup plus élevées. Exemple la Zotac AMP Extreme, alimentée par 2 X 8 pins, le TDP max dans le bios Stock est de 350000mW !
La troisième partie :
Il s’agit de la puissance fournie par le port PCI-express 16x. Ici j’ai mis la valeur def à 75000 et la valeur max par défaut 75000mW. Le port PCIe est capable de fournir 75W, pour des raisons de sécurité pour votre carte mère, il vaut mieux laisser la valeur def à 75W puisque le port PCIe est tout à fait capable de le fournir. Il est fortement déconseillé de dépasser cette valeur !
Quatrième et cinquième partie :
Il s’agit de l’apport d’énergie via les prises d’alimentation PCIe
- Les prises 6 pins fournissent 75W
- Les prises 8 pins fournissent 150W
Certains montent les valeurs à 159W pour les 8 pins et … aussi les 6 pins. Certains n’ont aucun problème à monter les prises 6 pins à 159W en justifiant que leur 6 pins étaient des 6+2 pin, à voir, personnellement je n’ai pas confiance.
Par sécurité, j’ai juste réalisé un léger overpower (entre 7 et 14%) :
je suis passé du def 75000 et max à 79500 à un def à 85000 et un max à 91000. J’ai mis les mêmes paramètres pour les deux rails. Il m’a semblé que cela facilitait la stabilité de la tension vGPU. Et je suis bien en dessous de ceux qui mettent 159000…
De plus je ne pense pas que la carte puisse pomper autant, mais je suis limité par le voltage de 1212mV.
Sixième partie :
Input power : nous en avons parlé lors de l’introduction, j’ai fixé la limite de ce que doit absorber la carte en courant à 250000mW en def et 276000mW en max.
Tip : La valeur max correspond au TDP + 1W soit 1000mW
Tip : C’est cette valeur qui apparait dans MSI AB, vous savez, le curseur « Power limit » qui est à 100% et qui bloque à 106% ! Si je laisse la valeur par défaut en def (151200) et que je mets 276000 en max, je peux ensuite pousser le curseur jusqu’à 182% !
Les autres parties : Pas touch’ la mouche sinon t’auras des couches ! Elsa, 7 ans.
Boost Table :
Voici la boost Table du bios stock.
La table est notée de CLK00 à CLK74. Les valeurs suivantes de 75 à 78 sont un throttle de sécurité qui ne semble jamais atteint.
Avec le refroidissement d’origine, la carte à stock booste à 1215-1227Mhz et le voltage appliqué varie entre 1100 – 1111 mV.
Elle va donc jusqu’aux CLK58 et 59.
Dans la Voltage Table les tensions pour CLK58 et 59 sont respectivement :
CLK58 : 1037.5 – 1237.5 mV valeur médiane = 1137.5
CLK59 : 1050.0 – 1268.8 mV valeur médiane = 1159.4
La carte applique un voltage qui correspond grosso modo à la valeur médiane. Elle adapte ensuite la tension suivants les limites hautes et basse du range, en fonction de :
- La température du GPU
- Les verrous
Si la tension doit passer sous la limite basse par exemple parce que la température du GPU dépasse 79.53°C, la fréquence descend d’un cran et la carte s’auto teste à nouveau.
Tip : En changeant juste le système de refroidissement, j’obtiens une fréquence de Boost de 1290MHz avec une tension à 1.200V, tout par défaut. Oui, vous avez bien compris ! Avec les mêmes paramètres par défaut, le même bios d’origine, et un refroidissement plus performant, la carte booste au-delà des spécifications ! Là où elle tapait 1227Mhz au max, maintenant la carte s’autoteste et voit que tout va bien, alors elle va plus haut ! D’où la nécessité de changer le système de refroidissement si celui-ci est faiblard, ceci pour maximiser l’overclocking.
Cela veut dire que le système mis en place par nVidia est ultra flexible et s’adapte tout seul : magnifique ! Sauf que ça va aussi nous mettre des bâtons dans les roues… C’est un effet secondaire du système mis en place par nVidia pour éviter le plantage de la carte. La carte s’adapte aussi bien positivement, on booste plus haut en refroidissant plus, mais aussi en négatif : on droppe si on va trop loin !
C’est là que cela devient compliqué et qu’il n’y a pas de règles établies. Il faut expérimenter. Si la carte booste jusqu’à la valeur entrée dans Boost Clock de l’onglet common, alors tout va bien, on peut reprendre MSI AB et continuer à monter la fréquence du GPU. Si la carte throttle, il faut vérifier plusieurs paramètres :
- Température
- Les verrous
Concernant le premier point, le changement de refroidissement m’a fait gagner 108Mhz. J’ai dû modifier les paramètres ventilo dans le bios :
Avant ceci, j’ai regardé :
- La vitesse maxi des ventilo (2040 trs/min) sur le monitoring de MSI AB.
- La vitesse mini dans la fiche technique (900 trs/min).
Tip : RPM = round per minute (tours par minute)
TMP : Temperature
PER : Percentage
1) : Vitesses des ventilateurs mini et maxi en % et rpm :
- On entre à droite la vitesse mini en rpm, un peu supérieure à la vitesse mini des spécifications, afin que le ventilo ne s’arrête pas. (il est possible de l’arrêter mais je n’ai pas préféré entrer une valeur sous les spécif), ici j’ai mis 1000 rpm.
- On entre le maxi observé dans le monitoring, ici j’ai entré 2040.
- Après on indique à gauche que 2040 rpm correspond au 100%. Ensuite on calcule le pourcentage du mini par rapport au maxi, ici 1000 correspond environ à la moitié de 2040, donc 50%.
2) La vitesse mini (1000 rpm ou 50%) se déclenche quand la température atteint 30°C. Le GPU est toujours au-dessus de cette température, donc le ventilo ne s’arrête jamais. Si j’avais mis une température à 40°C par exemple, le ventilo ne tournerait pas en idle.
3) A 45°C le ventilo est à 1435 rpm soit 70% de sa vitesse
4) A 55°C il passe à la vitesse maxi.
Tout cela est bien entendu linéaire, on obtient une courbe de régulation. Les températures choisies et les vitesses de rotation se font en fonction du niveau sonore du refroidissement et de la température du GPU en OC maximal. Mon GPU plafonne à 60°C j’ai donc choisi de faire tourner à fond les ventilo à 55°C.
Pour les verrous :
Avant de fixer mes paramètres j’ai laissé la valeur par défaut (151200mW) dans l’Input Power (valeur def) et mis une grande valeur pour le max. Comme ça si le GPU throttle, on peut augmenter la valeur du curseur pour vérifier si c’est l’Input power qui limite ! Toujours : Ne modifier qu’un paramètre à la fois !
Tip : C’est d’ailleurs comme ça que j’ai découvert que si on met une valeur def dans le bios à X mW, on est moins stable que si on met une valeur def dans le bios de X-y mW et ajouter les y mW manquants via le curseur sous MSI AB ! La valeur de Power Limit est la même mais en faisant comme ça, pas de Vdrop, en tous cas sur la mienne.
Phénomènes observés, et solutions proposées :
La carte throttle, ou n’atteint pas la fréquence de Boost :
Avant toute chose voir plus bas le GPC la partie Boost States !
Durant mes tests j’ai souvent observé ceci… Si l’augmentation de l’Input power ne fonctionne pas :
- Décaler la table de boost :
J’ai mis mon OC max dans la case Boost Clock de l’onglet Common à 1392.5, mais la carte booste que jusqu’à 1304.0, comment ça se fait ?
On voit que 1392.5 correspond au CLK72, et que 1304.0 correspond au CLK65. La carte n’arrive tout simplement pas à aller au CLK72.
- Déplacer le curseur de la table de boost Max Table Clock, pour faire coincider 1392.5 avec le CLK65. La plupart du temps cela fonctionne, si ce n’est pas le cas c’est que le voltage n’est pas assez élevé.
Ça ne marche pas, le voltage n’est pas assez élevé…
Dans ce cas il faut augmenter par petits incréments de 1 à 3 crans les voltages mini de plusieurs CLK jusqu’au CLK à atteindre. Pour les CLK suivants il faut les augmenter aussi car ils ne doivent pas être inférieurs aux précédents.
Tip : Utiliser les flèches du clavier au lieu de la molette de la souris permet d’avoir un réglage plus fin.
Voici ce que j’ai fait avec la mienne, sur ces captures : à gauche le bios d’origine, à droite le bios moddé :
Ce que l’on peut voir, c’est qu’a configuration égale (carte + refroidissement, la carte booste jusqu’à grosso modo le même CLK :
1291MHz = CLK64 @ Stock
1532MHz = CLK65 @ Overclock final
J’ai augmenté par petits paliers la tension mini des CLK pour l’aider à monter plus haut.
Boost States :
NE PAS TOUCHER AUX VALEURS MIN ! SI ON ENTRE UNE VALEUR INSTABLE CETTE VALEUR SERA APPLIQUEE SOUS WINDOWS !
GPC : Correspond aux fréquences de Boost. La carte ne peut pas Booster plus haut que les valeurs indiquées dans les GPC max. Si on copie la valeur de Boost entrée dans l’onglet common dans les GPC max des profils P00, P02 et P05, on débloque le boost limit, vu plus haut dans l’onglet common, et qui est grisé par défaut.
XBAR : vitesse du contrôleur mémoire de la GDDR
L2C : Vitesse de communication entre le GPU et le cache L2
SYS : inconnu au bataillon, que des spéculations sur le net.
J’ai expérimenté ces valeurs et je n’ai constaté aucune augmentation de performances quand on les overclocke. Après je n’ai testé qu’avec Valley à des résolution normales (1680 et Full HD). Un forumeur qui a fait un tuto sur overclock.net a remarqué sur son système un gain de 20 pts dans Valley et 100 points dans Firestrike à hautes résolutions, soit un gain équivalent à 50Mhz sur le GPU. Paradoxalement, d’autres forumeurs ont constaté en les diminuant, soit une hausse de perfs, ou même une hausse de capacité d’overclocking du GPU. D’autres ont eu les meilleurs résultats et une meilleure stabilité en les augmentant, tout en gardant les mêmes ratios entre XBAR, SYS et L2C.
Pour ma part, j’ai simplement appliqué les valeurs copiées sur le bios de la Zotac la plus performante : L’AMP Extrême. Ensuite j’ai entré dans GPC une fréquence de Boost max un peu supérieure à la fréquence maxi trouvée lors de l’OC final (1532Mhz) soit 1557MHz pour avoir de la marge, et ça marche bien comme ça ! J’ai aussi entré les valeurs par défaut de cette carte pour TDP Base et 3D Base dans l’onglet Common.
Clock States :
Rien à dire sur cet onglet si ce n’est que la valeur notée DDR sur le P00 – Profile correspond à la fréquence vRAM entrée dans l’onglet Common. La valeur s’inscrit toute seule quand on change celle de l’onglet Common.
Flasher la carte :
Pour inscrire le nouveau bios dans la puce EEprom de la carte graphique, on place dans un dossier :
- Le contenu de l’archive nvflash (nvflash.exe et nvflsh64.sys)
- Le bios à inscrire (exemple bios.rom)
- Le bios d’origine (exemple back.rom)
La manipulation est simple :
On démarre une invite de commande CMD en mode administrateur, on se place dans le dossier (cd Dossier). Si on met les fichiers à la racine de D : par exemple, on tape :
D :
nvflash --protectoff
nvflash -i0 -6 bios.rom
On confirme en tapant y
On peut aussi créer un fichier .bat en inscrivant dans un fichier texte ces lignes, puis on sauve le fichier et on change l’extension .txt par .bat
EN CAS DE PROBLEME
N’ayant pas eu de soucis, je mets cette info au conditionnel
THEORIQUEMENT :
On met une seconde carte graphique (différente) dans le second port PCIe, sur lequel on branche l’écran.
En tapant :
nvflash --list
On obtient (si la seconde carte est une nVidia, les ATI ne sont pas visibles):
NVIDIA display adapters present in system:
<0> GeForce GTX 970 (10DE,13C2,19DA,1366) H:--:NRM S:00,B:0B,PCI,D:00,F:00
<1> GeForce DTC TARTANPION (XXXX,YYYY,ZZZZ,0000) …..
Si dans ce cas, la carte défectueuse est la GTX, on tape :
nvflash --protectoff
nvflash -i0 -6 bios.rom
où -i0 correspond au numéro de la carte à flasher. (Si la carte défectueuse est la carte Tartanpion, on tape -i1)
Benchmarks et Conclusion
Pour terminer l’overclocking et avoir une marge de sécurité, j’ai flashé la carte avec des paramètres un peu en dessous des fréquences proches du maximum stable : La fréquence de Boost est de 1531.5MHz et la vRAM à 4150MHz.
Ensuite, dans MSI AB j’applique +10% sur le power limit pour arriver au max dans la table Power States, soit 276W. J’applique un offset de +17Mhz sur le GPU et +71MHz sur la vRAM, pour nous amener aux valeurs de la ligne 6. Si un plantage survient, on peut toujours baisser les fréquences via MSI AB.
Ici encore, la carte booste au-delà de la valeur cible, avec 1561MHz. Cela nous donne des performances entre 6 et 10% supérieures à une GTX980, avec une moyenne de +26% par rapport à la valeur stock. C’est un peu plus si on compare au modèle 970 de référence : cette carte possède déja à la base une fréquence de boost de 37Mhz supérieure par rapport au modèle de référence.
Un overclocking classique via MSI AB, avec le refroidissement d’origine, aurait permis d’égaler une GTX980 avec un gain de 15%. Nous avons donc gagné 11% supplémentaire en moddant le bios. Avec certains tests très gourmands comme Unigine Superposition, on atteint même un gain de 30%.
La conso maxi est de 220W soit 145% de la valeur Stock ! Avec l’Artic Accelero Twin Turbo III, la température plafonne à 56°C, ce qui montre qu’il est parfaitement dimensionné. La carte possède un excellent ASIC de 75%, mais le fait que le voltage soit bridé à limité un peu la capacité d’overclocking.
Si la carte avait été limitée à 1.26V, comme le modèle de référence, on aurait pu sans doute atteindre ou dépasser 1600MHz, le système de refroidissement ayant encore une marge de 24°C !
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Dernière édition par jujunet le 19 février 2020 à 20:37; édité 3 fois