Test AIYIMA DAC A5 Pro : budget et efficacité avant tout, page 3

Le son

Petit rappel sur l’aspect ergonomique et pratique avant d’aller plus loin. Comme évoqué parmi quantités d’informations dans le chapitre précédent, le bouton en façade permet d’allumer et éteindre l’appareil, mais aussi de sélectionner la source. La molette de son est effective aussi bien sur les sorties casques que la sortie RCA (celle-ci est donc qualifiée de variable) et la presser en son centre permet de couper le son. Enfin, brancher un casque coupera automatiquement le son sur les sorties RCA.

Bien qu’il soit multi-usage, la sortie casque de cet appareil sera son point fort. Effectivement, sur les sorties RCA en l’installant sur une chaine hi-fi plutôt moyen de gamme composée d’un ampli Marrantz PM6006 et d’enceintes Monitor Audio Silver 100, on note que ce DAC A5-Pro essaie de se montrer un peu trop flatteur sur les basses fréquences, les rendant parfois un peu brouillonnes et envahissantes. Le constat est plus fragrant encore sur notre paire de Klipsch KD-400 installées sur le bureau qui sont déjà assez généreuses sur la question, l’écoute en devient alors un peu décevante. On préférera donc utiliser cet appareil pour sa sortie RCA sur un système audio à la sonorité plutôt froide et timide si on a justement le but de la rendre plus vivante et enthousiaste. Notre petit iFi Audio offre par exemple une expérience plus équilibrée, bien qu’il se montrera finalement un peu moins vivant sur les timbres et les aigus.

Pour la sortie casque, nous avons utilisé deux modèles qui ont un comportement très différent entre eux : un Monolith M1060 qui est reconnu pour sa chaleur équilibrée, son chill et ses basses profondes et un Audeze LCD-1 qui mise plutôt sur la neutralité et la franchise. Le Aiyima DAC A5-Pro s’est montré très compétent sur ces deux casques, en n’exagérant pas les traits de l’un ou l’autre et a même par ailleurs réussi à réchauffer juste ce qu’il faut par les basses fréquences le son du LCD-1 sans lui faire perdre de sa précision et de sa dynamique.

Les définitions sont parfois perfectibles, notamment sur quelques instruments un peu trop détachés du reste de l’écoute. On note une certaine distance entre les aigus et les autres types de fréquences, mais rien d’absolument disqualifiant à notre sens. Suivant les morceaux ou le casque utilisé, ou trouvera aussi quelques légères colorations pastellisées sur les timbres, mais généralement on retrouve une image stéréo réaliste et une restitution sonore capable de proposer suffisamment d’affinement et de précision avec une touche de divertissement plutôt sympathique.

Sur le titre Impulse Voices de Plini, on note une meilleure attaque des guitares que sur notre iFi Uno, tandis que ce dernier montre plus de raccord sur le combo basse/kick des premières secondes du morceau. Le chant sur le titre the Cloak de Leprous est également bien traité sur cet appareil, s’il parait moins doux que sur le iFi Uno, il a plus de prestance, peut-être même un peu trop mis en avant par rapport à l’instrumentalisation derrière. Il n’empêche que le timbre particulier d’Einar Solberg se montre particulièrement envoutant (toujours au regard du prix de l’appareil, bien entendu). Dans un autre registre, le titre A New Error de Moderat est lui aussi bien retranscrit, avec des basses bien à leur place, bien qu’elles pourraient justement profiter d’un peu plus de largeur de scène. Enfin, le titre Bleed de Meshuggah avec son mixage particulier met tout de même en avant les petites faiblesses de l’appareil : une coloration notable et surtout des aigus scintillants légèrement surexposés et un chant un peu trop détaché des autres musiciens.